Illiade, Achille et Hector

Les Grecs assiègent la ville de Troie depuis dix ans. Achille, l’un des plus valeureux guerriers grecs, fils du roi Pélée et de la déesse Thétis, vient d’apprendre que son ami Patrocle a été tué par Hector, prince de Troie. Ivre de vengeance, il affronte Hector.

Achille, animé d’une fureur indomptable impossible à contrôler, brûle de venger son ami Patrocle et de se couvrir de gloire. Brillant dans sa nouvelle armure forgée façonnée à la forgepar Héphaïstosdieu des volcans et de la métallurgie, il fait un massacre parmi les Troyenshabitants de Troie (actuelle Turquie) , n'épargnantne laissant vivre ni les hommes, ni les chevaux aux durs sabots.

Le vieux Priamroi de Troie, père d'Hector, debout sur les remparts de Troie, aperçoit le fils de PéléeAchille, la lance à la main, chargeantattaquant de tous côtés les Troyens en déroute. Il descend et fait ouvrir les portes de la ville pour que les malheureuxles Troyens blessés, puissent se réfugier dans la cité.

Seul Hector est resté près de la porte Scée, hors des murs. Priam, son père, et sa mère Hécube lui crient de se mettre à l’abri, mais en vain:

– Ce serait lâcheté pour moi d’abandonner le combat, je tuerai Achille ou bien c’est lui qui me tuera mais au moins je mourrai d’une mort glorieuse.

Achille arrive, semblable à Arèsdieu de la guerre, brandissant de sa main droite sa terrible lance. Son armure brille de l’éclat de la flamme ou du soleil levant. À sa vue, Hector prend peur et s’enfuit. Le fils de Pélée, confiant en ses pieds agiles, s’élance sur lui, comme un faucon des montagnes poursuit une colombe tremblante. Par trois fois, les deux héros font le tour de la cité en courant sans relâche l’un derrière l’autre, tels des chevaux de course. Et on peut le dire, c’était un brave qui fuyait mais son poursuivant était plus brave encore !

Tous les dieux les regardaient. Zeusdieu de la foudre et du ciel, roi des dieux se désole pour Hector, et voudrait le soustraire à la mort mais Athénadéesse de la sagesse, protectrice des Grecs aux yeux d’azur lui reproche de vouloir sauver un mortel dont le destin est de mourir. Elle descend alors de l’Olympele plus haut sommet de la Grèce, siège des dieux et s’approche d’Hector sous l’apparence de son frère Déiphobe. Le brave Hector, ragaillardi par ce soutien, lance son javelot sur Achille mais l’arme rebondit au loin. Il se tourne vers son frère pour lui emprunter sa lance, mais il a disparu.

– Malheur à moi ! Je suis perdu ! Je croyais que Déiphobe était là, mais il est resté dans Troie. Les dieux veulent donc ma mort. Mais je ne mourrai pas sans combattre, ni sans gloire ! Non, je mourrai en héros, et les hommes parleront de moi dans les siècles à venir.

Ayant ainsi parlé, il tire son épée, sa seule arme à présent, et, comme l’aigle s’abat sur un agneau ou un lièvre, il se rue sur Achille. Achille de son côté fond sur lui. Il connaît bien l’armure d’Hector que celui-ci a prise sur le corps du valeureux Patrocleami d'Achille et il plonge la pointe de son arme dans le seul endroit où la chair est visible, là sur la gorge.

Hector s’écroule dans la poussière. Le divin Achille triomphe. Il vient de venger Patrocle. Il vient de conquérir la gloire!

D'après Homère (VIIIe s. av J.-C), Illiade, extraits des chants XXI et XXII , texte adapté du grec par H. Potelet